Je pratique une sorte de vagabondage en quête des derniers îlots de nature disséminés dans le paysage. Mes recherches me guident vers le fond des torrents, dans le creux des vallées, au cœur de forêts épaisses, dans ces derniers bastions où l’imaginaire peut encore jouir d’un espace infini.

Dans cette série de dessins Matière première, les brumes et reflets évoquent un monde premier et fantasmé. Cette fois, j’ai travaillé sans motifs, simplement à partir de souvenirs de voyage. Je me suis concentré sur mes errances nocturnes, à travers prés, marais et rivières. La nuit, les ombres se meuvent librement et les formes se libèrent. Tout n’est qu’ombres vaporeuse, subtilement changeante et constamment en mouvement. Des visions éphémères de paysages aussi familier qu’inconnus émergent. Les choses perdent peu à peu leurs contours, leur formes propres, s’unissent en masses plus amples qui changent à leur tour de valeur, de consistance. Des espaces se révèlent alors, nouveaux, éphémères et infini dans un chaos palpable.

L’encre de chine, permet d’accrocher immédiatement ces images sur le motif, en itinérance puis de les retravailler, de les recomposer plus tard en atelier tout en gardant l’énergie ressentie. La trace laissée par le pinceau, se compose d’aléas, de douceur et d’une profonde noirceur. Ces matériaux sont propre à traduire visuellement l’océan d’incertitudes dans lequel on navigue lorsqu’on pénètre des lieux sauvages. Comme un voile, la trace tombe sur le papier, révélant les formes du spectre qui habitait mon esprit.

Recherche d’espace mouvant
2024 – Encre de Chine sur papier 50×70 cm


Recherche d’espace 1
2024 – Encre de Chine sur papier 50×70 cm

Recherche d’espace 2
2024 – Encre de Chine sur papier 50×70 cm

Recherche d’espace chutant 1
2024 – Encre de Chine sur papier 50×70 cm

Recherche d’espace chutant 2
2024 – Encre de Chine sur papier 50×70 cm

Recherche d’espace montant
2024 – Encre de Chine sur papier 50×70 cm