Quelques images du carnet effectué en juillet 2025 à travers la Slovaquie.
« Le courant, la course des nuages dans le vent et les rayons du soleil couchant vont dans la même direction. Ici tout pointe l’est. Parfois, un frisson parcourt le dos du Danube. Son corps ondule, ses muscles innombrables luisent sous les derniers rayons de jour. De minuscules vaguelettes se dressent en ondes blanches et fuyantes. Parfois, elles se heurtent aux choses qui glissent sur l’eau dans un silence reptilien. D’innombrables débris, des branches et des arbres entiers passent sous le vol éphémère des hirondelles. Je les suis un moment du regard. Je me demande lesquels finiront leur course dans la mer Noire. Aucun peut-être, ou alors tous, mais à des temporalités très différentes. Comme tout le reste d’ailleurs. Ici, tout finira un jour dans la mer Noire, dissous par la pluie et le temps, ruissellera dans ce gigantesque caniveau de l’Europe, entraînés vers l’est, portés par le courant, poussés par le vent et blanchis par le soleil. »
Extrait de Traces d’ombres, à paraitre chez Elytis sept 2026









